
L’usine à Musique – Fête de la musique 2019
Tard, très tard dans la soirée, devant un parterre de fans clairsemé mais fidèle.
Tard, très tard dans la soirée, devant un parterre de fans clairsemé mais fidèle.
Espace Job à Toulouse, fête de Nailloux, Festil’âne à Pézenas (remerciements à la fourrière municipale), un printemps 2019 plein de chouettes sorties pour Pox.
Paraît qu’ils ont aimé.
En tout cas, Christelle et ses copines sont charmantes et accueillantes. Bon souvenir.
C’est vrai c’est quoi ce bazar ?…
Il n’aura fallu qu’une compo, Carrousel, belle et nostalgique, chargée d’ ambiance un peu rétro, pour faire remonter à la surface ce personnage atypique qu’est Mac Karty.
Bien sûr, il n’est pas venu de très loin quand même. Comme le dit le vieil adage : « on choisit pas sa famille …» or il s’avère que dans Pox, François descend de ce phénomène…
Vraiment phénomène ! Car c’est sous cette appellation que l’on parlait de lui et c’est comme ça que Mac Karty existe encore à ce jour, dans les livrets, les cartes postales et dans les articles de presse, lorsque l’on sait chercher. Et maintenant en chanson… !
De son vrai nom Égide Boudet, dit « Auguste », est né le 22 février 1880 dans le cinquième arrondissement de Paris ; il était petit-fils de bougnat auvergnat, monté à Paris pour fuir la misère.
Son époque, c’est le Paris des Expos Universelles, de la tour Eiffel, des tournées du cirque Buffalo Bill et du rêve de l’Amérique, des artistes-peintres de Montmartre, et des Apaches, ces petites frappes écumant la butte et les quartiers dont Mac se disait être. C’est le Paris des cabarets, où le beau monde s’acoquine dans des soirées tordues.
Mac sera gérant du Cabaret du Néant, boulevard de Clichy, tout près de l’Enfer et du Ciel.
C’est aussi la Fée Électricité qui déboule et Mac s’en emparera. Managé par l’illusionniste Dorville, il écumera les foires du Nord de la France, de Normandie et de Montmartre, d’hôtels en roulottes, d’immenses succès en fours aussi parfois !
Mac Karty revient de la guerre en 1919 où il n’est pas mort… Un voile triste englobe alors son monde car comme un peu partout, la Grande Faucheuse s’est grassement servie autour de lui.
De foires en foires, de cabarets en loges, de rencontres en amitiés circassiennes, de Cirque Médrano en Cirque d’Hiver, il avancera sans connaître le succès de ses amis Fratellini et autres artistes farfelus. Et puis en 1927, Novembre, le 22 … probablement tuberculose…
C’est une histoire vraie. Et Pox est heureux de vous la raconter. Le morceau Carrousel est un peu une parenthèse dans notre production ; son texte est une compilation d’articles à peine modifiés, parus dans l’Est Républicain entre 1913 et 1926.
Alors considérez que Pox propose une invitation au voyage dans le temps et qu’à l’occasion de ce Carrousel, il est un trio rock jouant au Monsieur Loyal complètement triphasé…
Poxément vôtre…
Première sortie du groupe : Les Terrasses de Picarrou en juin 2018. Après seulement quelques mois d’existence et une prospection en règles, les Terrassiers nous proposent la première partie de Céline Lenfant. La cohérence musicale entre la première partie (Pox) et la tête d’affiche (Céline Lenfant) étant tout à fait discutable, nous avons immédiatement embrassé la proposition. Une cinquantaine de minutes sur une très belle place de village sous les platanes, avec la lumière divine à travers les feuilles, très bon premier concert.
La création est un processus énigmatique qui ne répond à aucune règle. C’est bien dit. Et c’est peut-être vrai, en tout cas chez Pox.
Tous les morceaux du répertoire poxien sont totalement originaux, sans vraiment de racine identifiable, ou peut-être que si, mais alors en grand nombre, comme autant de ramifications entre aujourd’hui et les quelques décennies d’écoute de Rock’n Roll et autres mouvances assimilées. Ok, donc aucune appartenance à aucun mouvement. Pox ne fait pas du punk, Pox ne fait pas de la pop, ni du garage, ni du prog, ni de l’électro, ni du ska, ni de la new wave, ni même une éventuelle combinaison disco-punk électro-prog. Et pourtant tout ça est contenu en volutes fines et entremêlées. Ça n’est pas non plus de la chanson, même si les textes sont d’une grande beauté – la beauté n’apparaissant pas toujours sous sa forme la plus convenue, ce qui autorise l’emploi du mot “siphon” dans les paroles de l’Inverse, morceau pas encore paru à l’heure où ces lignes sont écrites. D’ailleurs, contrairement à une majorité de groupes sans doute, aucun des membres de Pox n’a écouté et n’écoute la même chose que les autres. Sans compter le fait qu’il y a un léger hiatus générationnel entre les trois membres.
Revenons à la question de la création : est-ce simplement une question de talent, de hasard, d’alchimie entre les élucubrations d’êtres légèrement supérieurs, de recettes de cuisine ?
On n’en sait foutre rien. Ce dont on peut témoigner, c’est que les plus beaux morceaux de Pox peuvent tout aussi bien provenir d’un bout de prise live en pleine impro, ou d’un travail de plusieurs heures de l’un d’entre nous auquel les autres ajoutent une touche qui conforte ou transforme la base originale, ou d’une boucle infernale apportée par l’un dont on finit par arriver à sortir trois mois après. Et le chant est toujours le grand catalyseur. On a nos préférences – Lueurs de l’autre, Milliers d’amis, Cours Vite, Le miroir aux chimpanzés, …, des morceaux qui nous donnent envie de faire le derviche tourneur ou l’hélicoptère – c’est selon, qui nous font fantasmer les spots brûlants braqués sur nos T-shirts trempés et les cris d’une foule conquise, ondulant et grognant sous les assauts de riffs inédits et merveilleux.
Au moment où ces lignes sont écrites, il y a sur les pistes quelques pépites qui ne demandent qu’à être polies, mais on sait déjà qu’elles seront jolies et si elles ne le sont pas, elles partiront à la benne.